Comment prendre des décisions difficiles en management : Étapes, conseils et outils

Sommaire de l'article

Ce qu’il faut retenir :

  • Prendre des décisions, surtout difficiles, est essentiel pour donner une direction et responsabiliser.
  • La peur de se tromper est normale, il faut l’accepter et lui faire face avec confiance.
  • Suivre une méthode en identifiant le problème, collectant des infos, analysant les options, etc. aide à décider.
  • Des outils comme l’arbre de décision, le SWOT, la matrice multicritères ou l’IA facilitent l’analyse.
  • On peut s’inspirer des décisions historiques d’autres dirigeants, même si la décision parfaite n’existe pas.
  • Même si une décision semble mauvaise à court terme, elle peut être payante à long terme.
  • La clé est de rester aligné avec sa vision, et d’assumer le risque calculé.
  • Chaque décision est une occasion d’apprendre et de grandir en tant que manager.

Prendre des décisions, surtout les décisions difficiles, est un art que chaque manager doit maîtriser. Notons qu’une étude d’Oracle réalisée auprès de cadres dirigeants fin 2019 montrait que 78% des répondants affirmaient ressentir plus de pression lorsqu’ils doivent prendre une décision importante dans leur vie professionnelle que dans leur vie privée.

Mais comment prendre une décision difficile ? Et comment être sûr de faire le bon choix ?

Nous avons tous été confrontés à des situations où nous devions prendre une décision importante. Que ce soit dans la vie professionnelle ou personnelle, la prise de décision peut être un processus complexe et stressant.

Les enjeux de la prise de décision

Pourquoi la prise de décision est nécessaire

  1. Clarté et direction : Prendre une décision, même une mauvaise décision, vous donne une direction claire. Cela élimine l’incertitude et vous permet de vous concentrer sur vos objectifs.
  2. Responsabilisation : Prendre la décision vous rend responsable de votre choix et de ses conséquences. Cela peut renforcer votre confiance en vous et votre capacité à prendre des décisions futures.
  3. Opportunités et croissance : Chaque décision que vous prenez ouvre de nouvelles portes et opportunités. Cela peut conduire à la croissance personnelle et professionnelle.

Pourquoi la prise de décision peut nous rebuter

  1. Peur de prendre une mauvaise décision : La peur de faire le mauvais choix peut paralyser certaines personnes et les empêcher de prendre une décision.
  2. Pression et stress : La pression de prendre la bonne décision peut être accablante, surtout si la décision a des conséquences importantes.
  3. Possibilité d’erreur : Même avec toutes les informations et tous les faits, il peut être difficile de prendre la décision parfaite. Les erreurs sont possibles, et il faut être prêt à les accepter.

Lisez aussi : Managers : comment surmonter le stress et prévenir le burnout

Prendre de bonnes décisions est une compétence cruciale à tous les niveaux. – Peter Drucker

Comment gérer la peur de prendre une mauvaise décision

Reconnaître la peur

La première étape pour gérer la peur de prendre une mauvaise décision est de la reconnaître. Admettre que vous ressentez cette peur vous permet de l’aborder de manière constructive. Il est normal d’avoir peur de faire le mauvais choix, surtout lorsque la décision a des conséquences importantes.

Comprendre l'origine de la peur

Cherchez à comprendre d’où vient cette peur. Est-ce lié à une expérience passée où vous avez pris une mauvaise décision ? Ou est-ce la peur de l’échec ou du jugement des autres ? Comprendre l’origine de la peur peut vous aider à la surmonter.

Un dirigeant en train de réfléchir avant de décider

Accepter qu'il n'y a pas toujours une décision parfaite

Accepter qu’il ne puisse pas exister de décision parfaite peut alléger la pression. Toutes les décisions comportent un certain degré de risque et d’incertitude. Accepter ce fait peut vous aider à vous sentir plus à l’aise avec le fait de prendre une décision sans avoir toutes les réponses.

Évaluer les risques et les avantages

Analyser les risques et les avantages de chaque option peut vous aider à voir la situation plus clairement. Écrire sur papier les avantages et les inconvénients de chaque option peut rendre le processus plus tangible et moins intimidant.

Chercher du soutien

Si vous vous sentez particulièrement anxieux à propos d’une décision, n’hésitez pas à prendre conseil auprès de votre entourage. Echnager avec des pairs, des amis ou des mentors peut vous offrir une perspective extérieure et vous aider à vous sentir plus confiant dans votre choix.

Prendre votre temps

Si la décision n’est pas urgente, prenez tout le temps nécessaire pour réfléchir. La précipitation peut augmenter l’anxiété et conduire à une décision impulsée par la peur plutôt que par la réflexion.

Faire confiance à votre jugement

Finalement, ayez confiance en votre capacité à prendre une bonne décision. Vous avez probablement pris de nombreuses décisions dans le passé et appris de chacune d’elles. Faites confiance à ce jugement et à votre intuition.

Agir malgré la peur

J’ai appris que le courage n’était pas l’absence de peur, mais la victoire sur celle-ci. L’homme courageux n’est pas celui qui ne ressent pas la peur, mais celui qui la surmonte. – Nelson Mandelo

Prendre une décision peut être effrayant, mais l’action est souvent la meilleure façon de surmonter cette peur. Prendre une décision, même si elle n’est pas parfaite, est souvent préférable à l’inaction.

La peur de prendre une mauvaise décision est une émotion normale qui exprime votre besoin de sécurité et de certitude. Elle ne doit pas vous paralyser. Affrontez-la de manière constructive et prenez vos décisions avec plus de confiance et de sérénité.

Les étapes pour prendre une décision éclairée

une manager pese ses options

Bien identifier le problème ou la décision à prendre

Avant de prendre une décision, il est essentiel d’identifier clairement le problème ou la décision que vous devez prendre. Posez-vous la question : « Quelle est la décision que je dois prendre ? » et assurez-vous de comprendre tous les aspects de la situation.

 

Rassembler toutes les informations nécessaires

Recherchez et rassemblez toutes les informations nécessaires pour prendre une décision en connaissance de cause. Cela peut inclure des données, des opinions d’experts, des retours d’expérience, etc. Assurez-vous d’avoir tous les faits et les détails qui peuvent influencer votre choix.

Évaluer toutes les options

Listez toutes les options possibles et évaluez-les en fonction de leurs avantages et inconvénients. Utilisez des tableaux ou des listes à puces pour organiser vos pensées. Pesez les pour et les contre de chaque option et envisagez les conséquences à court et long terme.

Considérer les valeurs et les objectifs

Réfléchissez à vos valeurs et objectifs personnels ou professionnels et à la manière dont chaque option s’aligne avec eux. Si une option est en conflit avec vos valeurs, elle peut ne pas être la meilleure décision pour vous.

Demander des avis extérieurs

Si vous avez du mal à prendre une décision, demandez l’avis de personnes de confiance. Leur perspective extérieure peut vous aider à voir la situation sous un angle différent et vous aider à faire le meilleur choix.

Choisir une option

Après avoir évalué toutes les options, choisissez celle qui semble la meilleure pour vous. Prenez en compte tous les facteurs que vous avez analysés et faites confiance à votre jugement.

Mettre en œuvre la décision

Une fois que vous avez pris votre décision, mettez-la en œuvre. Créez un plan d’action et suivez-le. Soyez prêt à faire des ajustements si nécessaire, mais agissez avec détermination.

Évaluer la décision

Après avoir mis en œuvre la décision, évaluez les résultats. Cela vous aidera à apprendre de l’expérience et à améliorer vos compétences en prise de décision à l’avenir.

Apprendre de l'expérience

Chaque décision est une opportunité d’apprentissage. Réfléchissez à ce qui a bien fonctionné et à ce qui aurait pu être fait différemment. Utilisez ces leçons pour prendre des décisions plus éclairées à l’avenir.

Prendre une décision éclairée n’est pas toujours facile, surtout face à un choix difficile ou à une situation complexe. Cependant, en suivant ces étapes, vous pouvez aborder le processus de manière méthodique et faire un choix qui correspond à vos besoins et valeurs. C’est un processus qui demande du temps et de la réflexion, mais qui peut vous conduire à la meilleure décision possible.

Les outils de décision : au-delà du SWOT

les outils d aide a la decision

Il existe de nombreux outils et techniques qui peuvent aider à simplifier le processus d’analyse d’une situation et de la prise de décision. Si le SWOT (Strengths, Weaknesses, Opportunities, Threats) est l’un des outils les plus connus, il existe d’autres méthodes tout aussi efficaces et parfois moins connues.

Mettre en œuvre des techniques d'analyse des options

La technique de l’arbre de décision

Principe Exemple d'utilisation
L’arbre de décision est un outil graphique qui représente les différentes options et les résultats possibles sous forme d’arbre. Il permet de visualiser clairement les chemins possibles et leurs conséquences, facilitant ainsi la prise de décision.
Vous devez décider d’investir ou non dans le développement d’une nouvelle technologie ou améliorer une technologie existante. L’arbre de décision vous aide à visualiser les différentes étapes de développement, les investissements nécessaires, les potentiels de retour sur investissement et les risques associés à chaque chemin.

L’analyse PESTEL

Principe Exemple d'utilisation
L’analyse PESTEL (Politique, Économique, Socioculturel, Technologique, Environnemental, Légal) est un outil qui aide à comprendre l’impact des facteurs macro-environnementaux sur une décision. Elle est particulièrement utile pour les décisions stratégiques à long terme.
Vous devez choisir entre ouvrir une nouvelle filiale en République Dominicaine. L’analyse PESTEL vous permet d’évaluer les conditions politiques, économiques, socioculturelles, technologiques, environnementales et légales de ce marché.

La technique du chapeau de 6 couleurs

Principe Exemple d'utilisation
Inventée par Edward de Bono, cette technique encourage à réfléchir à une décision sous six perspectives différentes, chacune représentée par une couleur de chapeau. Cela permet une réflexion plus complète et créative.
Vous analysez une fusion potentielle avec une autre entreprise. Les six chapeaux vous aident à examiner les faits, les émotions, les avantages, les inconvénients, la créativité et l’organisation de cette fusion.

La méthode AHP (Analytic Hierarchy Process)

Principe Exemple d'utilisation
L’AHP est une méthode structurée qui permet de comparer les options selon plusieurs critères. Elle utilise des mathématiques complexes pour pondérer les différents facteurs et trouver la meilleure décision.
Vous devez sélectionner un nouveau fournisseur pour un composant clé. L’AHP vous aide à comparer les fournisseurs en fonction du prix, de la qualité, de la fiabilité et du service client.

La matrice multi-critères

Principe Exemple d'utilisation
Évaluation et comparaison des différentes options en fonction de critères pondérés.
Vous êtes confronté à une décision difficile concernant un licenciement. La matrice multi-critères vous aide à évaluer les options en considérant les performances de l’employé, l’impact sur l’équipe, les coûts légaux et les implications éthiques.

La méthode Delphi

Principe Exemple d'utilisation
Collecte d’opinions d’experts à travers plusieurs tours de questions et réponses pour atteindre un consensus.
Vous souhaitez prévoir les tendances du marché pour les cinq prochaines années. La méthode Delphi rassemble les opinions d’analystes de l’industrie, d’économistes et de chercheurs pour créer une prévision consensuelle.

Utiliser l'IA générative pour une réflexion plus aboutie

Les managers d’aujourd’hui peuvent également se tourner vers des outils d’intelligence artificielle comme ChatGPT pour les aider à affiner leur réflexion et leurs analyses des options possibles. ChatGPT peut par exemple analyser rapidement une grande quantité d’informations, générer des idées créatives, et même jouer le rôle d’un partenaire de réflexion virtuel.

Le plugin Your AI Council disponible avec la version Plus permet par exemple d’obtenir différents points de vue et de disposer de son propre comité d’analyse virtuel. Cela permet aux managers de considérer des perspectives qu’ils n’auraient peut-être pas envisagées autrement, et de prendre des décisions plus éclairées et nuancées.

Les outils de décision sont essentiels pour faciliter le processus de prise de décision. Que ce soit pour une décision personnelle ou professionnelle, ces méthodes offrent des perspectives différentes et aident à évaluer les options, les avantages et les inconvénients de chaque choix.

Éviter un mauvais choix : des exemples de décisions difficiles

Au fil de l’histoire, de nombreux dirigeants ont été confrontés à des choix cruciaux qui ont eu un impact majeur sur leur entreprise, leur industrie, voire leur pays. Prenons l’exemple de Henry Ford et sa décision de doubler le salaire de ses employés en 1914. Cette décision audacieuse a non seulement amélioré la qualité de vie de ses employés, mais a également réduit le taux de rotation et augmenté la productivité.

Voici d’autres exemples célèbres de décisions difficiles du passé, et leurs enseignements :

  • En 1997, Steve Jobs décida de supprimer la gamme de produits Apple existante lors de son retour en tant que PDG. Cette décision risquée a permis à Apple de se concentrer sur quelques produits clés et de devenir l’une des entreprises les plus rentables au monde.
  • Le lancement de la Xbox par Microsoft en 2001 fut une décision risquée pour contrer Sony. Malgré les obstacles, ce pari audacieux permit à Microsoft de s’imposer sur le marché des consoles.
  • En 1985, Coca Cola décida de changer la formule historique de son soda, provoquant une levée de boucliers des consommateurs. Cet échec retentissant illustre l’importance de tester en amont l’acceptabilité du changement.
  • Winston Churchill fit le choix controversé de poursuivre la lutte contre l’Allemagne Nazi en 1940, alors que la plupart prônait la reddition. Son courage et sa ténacité furent décisifs pendant la Seconde Guerre Mondiale.
  • En 2018, Elon Musk décida de maintenir la production de Tesla quand bien même l’entreprise frôlait la faillite. Un pari risqué qui contribua à assurer la survie et le succès de Tesla.

Ces histoires nous rappellent que même les décisions qui semblent mauvaises à court terme peuvent s’avérer bénéfiques à long terme. La clé est de rester fidèle à sa vision et à ses principes, et d’être prêt à prendre des risques calculés lorsque cela vaut la peine.

Prendre des décisions pour le long terme

Choisir, c’est aussi renoncer, et cela implique une prise de risque à laquelle aucun manager ou dirigeant n’échappe au cours de sa carrière.

Face à la prise de décision, surtout lorsque les enjeux sont conséquents, le sentiment de solitude peut être vertigineux. Toutefois, les processus de concertation, de collaboration et l’utilisation de techniques appropriées peuvent atténuer ce sentiment et permettre une prise de décision assumée et éclairée. Et même si un choix s’avère erroné, il offre une opportunité d’apprentissage et de croissance.

Les décisions que nous prenons aujourd’hui façonnent notre avenir et celui de nos organisations. Ne fuyons pas les décisions difficiles ; embrassons-les. Elles sont les pierres angulaires de la croissance et du succès à long terme.

FAQ

Une décision qui implique un dilemme, des compromis, des conséquences importantes, de l’incertitude, des divergences d’opinions, un impact sur le long-terme.

Décisions stratégiques, financières, RH, licenciements, réorganisations, arbitrages budgétaires, orientation produit, expansion à l’international…

Enjeux élevés, multiples parties-prenantes, informations incomplètes, résultats incertains, peur de se tromper, pression du court-termisme.

Analyser en profondeur les tenants et aboutissants, consulter des experts, projeter différents scénarios.

Oui, pour bénéficier de points de vue divers et favoriser l’adhésion, mais en fixant un cadre clair.

Prendre du recul, se concentrer sur les faits, respirer, dormir suffisamment. Faire preuve de stoïcisme.

Oui, anticiper les écueils potentiels permet de réagir rapidement en cas d’échec du plan A.

Rester rationnel et se méfier des biais cognitifs. Simuler la décision pour en tester la solidité.

Oui, à condition de prendre en compte les contextes différents. Certains principes restent universels.

Non, toute décision comporte une part de risque et d’incertitude. Viser le meilleur compromis.

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